Première visite au crépuscule, les doux et faiblissant rayons du soleil s’écrasent sur les vitres à moitié explosées, se reflètent sur les miroirs écaillés, brisés. Le temps semble être resté en suspens, on se sent comme perdues face aux vastes décombres. Le bruit du verre brisé sous nos pas résonne comme un lourd message de désolation, les bombes de peinture vides roulent sous nos coups de pieds. Le rez de chaussé est vaste, les miroirs cassés reflètent la lumière faiblissante du jour en cascade sur les morceaux de verres par terre illuminant encore un peu les fresques sur les murs.
Quelques instants à peine et seule la lumière des réverbères au loin nous guide, on piétine un peu en montant les escaliers, puis on débouche sur une vaste salle aux lumières orangées déroutantes. Une impression de puissance glaciale nous submerge, les piliers s’enchevêtrant l’un après l’autre donne une réflexion froide et rigide mais les lumière au fond contrastent les lieux par la douce lumière qui s’en échappe.
C’est surtout une fois le jour levé que l’on réalise combien de jeunes artistes sont venus imprégner ce lieu de leur art. Une suite infinie de murs graffés s’ensuit et se dévoile à nu devant nous, transpercés par la lumière du soleil. On prend alors le temps de fouiller chaque recoin, certains étant inaccessibles de nuit, aucune pièce n’a été délaissée, c’est une submersion créative à chaque pas. Pour les amoureux de scène creepy, nous vous laissons explorer la salle des archives totalement baignée dans la pénombre avec ses allées étriquées qui troubleraient n’importe qui.